Photo de Rémy Duval en 1932,format 24/30
Rémy Henri René Duval naît le 15 juillet 1907 à Rouen, au 16, rue Thouret (passage pavé reliant le palais de justice à la rue du Gros-Horloge), domicile de ses parents Gustave Étienne Duval (1876-1914), industriel, et son épouse née Anaïs Julie Bignou (1881-?), sans profession1.
Commençant en 1924 à pratiquer la photographie en autodidacte, membre de la Société française de photographie en 1927, il épouse en 1929 Marie-Rose Clouzot en la mairie du 16e arrondissement de Paris1. C'est en 1930 qu'il s'initie à l'art du tirage et du gris nuancé dans l'atelier de Laure Albin Guillot2.
Julia Elchinger s'appuie sur l'article « Surimpression », que Rémy Duval publie en mai 1934 et qui se lit comme un éloge de ce que les manuels de conseils photographiques donnent comme des erreurs de base à éviter (le flou, la surexposition, le reflet), afin de le situer dans le prolongement du courant des avant-gardes du début du xxe siècle3 : « Ne jetez jamais les clichés qui paraissent détestables, recommande ainsi Rémy Duval, c'est une source de poésie où le monde se transfigure en aspects bizarres et inquiets, révélateurs de figures inconnues, sans pour cela jamais perdre sa réalité »4, texte qui offre à Julia Elchinger de situer son auteur dans la suite d'Eugène Atget et de ses photos de façades de magasins parisiens « aux vitrines volontairement moirées de reflets » (1900-1927), dans la suite également d'André Breton qui fait lui aussi à sa façon l'éloge du reflet en écrivant en 1932 que « mettre en présence d'une manière saisissante » deux objets aussi éloignés que possible l'un de l'autre constitue « la tâche la plus haute à laquelle la poésie puisse prétendre »5.