ANNEE 1875
FORMAT 13.5 CM X21 .5 CM
FEUILLE DOUBLE SOIT 4 PAGES DU FORMAT CI-DESSUS
A ETE PLIEE
RARE DOCUMENT ET EN BONNE CONDITION ET TRES FRAIS
RARE ENTETE
MANUFACTURE DES TABACS à PARIS Gros-caillou
VOIR HISTORIQUE CI APRES EN FIN DE DESCRIPTION
LETTRE COMPLETE ET SIGNEE
TEXTE INTERESSANT
LETTRE ADRESSEE A MM. CURCIER ET ADET NEGOCIANTS EXPORTATEURS à Bordeaux
BEAUCOUP DE DOCUMENTATION SUR CES 2 NOMS / COMMERCE / NEGOCE XVIII° SIECLE à BORDEAUX
VOIR SCANS
VOIR HISTORIQUE
1/ SUR LA MANUFACTURE DE PARIS « Gros-caillou »
2/ SUR LES MANUFACTURES DE TABACS EN FRANCE
HISTORIQUE
1/ SUR LA MANUFACTURE DE PARIS « Gros-caillou »
SOURCES
wiki sources les manufactures de tabac
EXTRAIT
La manufacture du Gros-Caillou est située sur le quai d’Orsay, dans cette île aux Cygnes qu’on ne savait comment utiliser au siècle dernier, où il fut un instant question de bâtir l’Hôtel-Dieu après l’incendie de 1772, et qui fut réunie à la terre ferme en 1780. C’est l’ancienne fabrique d’un M. Robillard, qui fit là une grosse fortune avant l’établissement du monopole. Elle s’étend sans aucune symétrie sur une superficie de deux hectares et demi qui, par la seule plus-value des terrains, donneraient amplement, s’ils étaient vendus aujourd’hui, de quoi élever vers Grenelle ou vers la Santé une manufacture modèle vraiment en rapport avec une exploitation si considérable. C’était jadis un amoncellement de masures auxquelles on ajouta en 1827 les bâtimens d’habitation qui lui servent de façade. Telle qu’elle est, cette manufacture n’est point belle. Les constructions semblent en avoir été bâties sans plan déterminé, selon les exigences du moment ; les services, au lieu d’être groupés sous la même main, ont été forcément disséminés dans de vastes salles que réunissent des escaliers incommodes, souvent étroits, toujours pénibles à gravir. Les cours, exposées au soleil, sont égayées par quelques arbres qui se détachent sur les hautes murailles blanches et mornes. Deux immenses cheminées en brique garnies de paratonnerres semblent inutiles, car jamais nul panache de fumée ne les couronne. On entend cependant le bruit régulier des machines à vapeur et le ronflement des foyers qui dévorent le charbon. Dès qu’on a franchi la porte, on ne peut s’y méprendre, on est bien dans une manufacture de tabacs ; on n’a encore rien vu que déjà un parfum chaud et comme acidulé vous enveloppe, s’attache à vous, imprègne vos vêtemens, vous accompagne partout, et vous suit longtemps encore après qu’on est sorti. On entre, on éternue ; le portier sourit, il a reconnu un novice.
On croit assez généralement qu’il suffît de pulvériser, de rouler, de hacher une feuille de tabac pour pouvoir priser, fumer ou chiquer, et l’on se trompe. Les préparations sont multiples, lentes, et exigent des précautions très variées. Pour obtenir le tabac sous les quatre formes principales qui sont chères aux consommateurs, sous forme de râpé, c’est-à-dire de poudre, de scaferlati, de rôles (tabac à mâcher) et de cigares, ce n’est pas trop de tout ce que l’on sait aujourd’hui de chimie et de mécanique. La manufacture possède un magasin de matières premières qu’elle fait remplir et qu’elle vide sans cesse. Il est immense et double, car il est situé en partie rue Nicot et en partie dans l’enceinte même de l’établissement ; mais, si grand qu’il soit, quand il est bourré du plancher aux solives, il contient les matériaux nécessaires à la consommation de Paris pendant quatre mois seulement. C’est là qu’on empile, en ayant soin de séparer les espèces différentes, les balles renfermant les tabacs indigènes, les sacs en laine de chameau venus d’Orient, les larges caffas en sparterie apportés des bords du Danube, les boucaux de Virginie, les peaux de bœuf arrivées de Guatemala. A l’abri de l’humidité et du soleil, ces tabacs de toute provenance attendent que l’heure soit venue pour eux d’être transportés aux ateliers. L’odeur qui en émane, toute pénétrante qu’elle soit, ne paraît pas trop déplaire aux souris, qui trottent menu à travers les boucaux gerbes, et font souvent une trouée dans les balles afin d’y établir leur nichée.
Selon la forme que l’on veut donner au tabac, on demande au garde-magasin des espèces désignées dont le choix a été déterminé par l’expérience. Sauf pour les cigares de La Havane, on peut affirmer que tout tabac, si l’on veut qu’il soit agréable au goût, doit être mélangé avec d’autres dans certaines proportions qui ont été l’objet d’études approfondies. Notre râpé ordinaire, dont la célébrité est telle qu’il s’en expédie maintenant aux quatre coins du monde, est composé de huit espèces de tabacs [5] qui, se corrigeant, se modifiant, se développant l’une l’autre, arrivent à acquérir cet arôme particulier qu’un connaisseur devine au premier flair. Un employé, humant une prise avec délices, me disait : « Ah ! que de tâtonne. mens il a fallu pour arriver à un pareil résultat ! » La manufacture du Gros-Caillou, qui produit chaque année environ 2 millions de kilogrammes de tabac en poudre, est très fière de son râpé. C’est donc du tabac en poudre qu’il convient de parler d’abord.
VOIR AUSSI
pais buttes aux cailles gros caillou
EXTRAIT
Il existait autrefois dans ce quartier une manufacture de tabacs, la Manufacture du Gros Caillou. Elle se situait rue Jean Nicot, une rue donnant sur le quai d'Orsay et employait près de 2000 ouvriers (payés 3 francs par jour pour les hommes et 2 francs pour les femmes, les femmes étant préférées aux hommes car elles ont de plus petites mains pour rouler les cigarettes...).
La manufacture a été fermée en 1904 puis démolie quatre ans plus tard. |
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